Mercredi 8 février, les Commissions des Affaires Etrangères et Européennes du Sénat recevaient M. Maroš Šefčovič, vice-président de la Commission européenne chargé des relations interinstitutionnelles et de la prospective, sur le Brexit.
A cette occasion, Jacques LE NAY l'a interrogé sur les difficultés qui entourent l’application du protocole nordirlandais, sujet qui, avec la question de la pêche, tend les relations post-Brexit. En effet, ce protocole permet à l'Irlande du Nord, une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, de rester dans le marché unique de l'UE pour les marchandises, afin de maintenir une frontière ouverte entre les deux Irlande conformément à l’accord du Vendredi saint de 1998. Ce protocole implique donc des contrôles douaniers par l'Irlande du Nord dans la mer d’Irlande.
La semaine dernière, le Premier ministre nord irlandais a démissionné pour protester contre la lenteur de la renégociation de ce protocole entre la Commission européenne et le gouvernement britannique, un jour seulement après que son ministre de l’Agriculture ait demandé un arrêt des contrôles douaniers imposés par le protocole. Cette situation difficile met en question tous les accords du Brexit selon Maroš Šefčovič : si ces contrôles, délégués pour la première fois à un pays-tiers par l’Union européenne, ne sont pas effectués, comment s'assurer du respect du reste des accords? Néanmoins, selon lui, le gouvernement britannique soutient le protocole et ne devrait donc pas invoquer l’article 16 pour mettre fin officiellement aux contrôles en mer d’Irlande.
Il a également expliqué que les premiers impactés par la situation sont les Nord-Irlandais qui ont besoin de clarté et de prévisibilité, notamment pour maintenir les efforts de paix entre catholiques et protestants. Il faut donc trouver une solution constructive qui permettrait d’éviter que les élections en Irlande du Nord, prévues en mai, se concentrent uniquement sur ce protocole qui divise les Irlandais.