Pour sa dernière audition de ce quinquennat devant la Commission des Affaires Etrangères, de la défense et des forces armées, Jean-Yves LE DRIAN est intervenu mercredi 16 février sur les tensions autour de l’Ukraine puis sur la réforme du corps diplomatique. En effet, à la veille des annonces du Président sur la présence française au Sahel et une semaine avant un débat sur cette question au Parlement, le Mali n'a pas été placé à l'ordre du jour. Avant de commencer l'audition, le travail et la qualité des échanges avec le ministre tout au long de la mandature ont été soulignés par les membres de la Commission et en particulier par le Président Christian CAMBON. Le ministre a répondu qu'il avait lui-même apprécié les échanges et le travail fourni par le Sénateurs. Au cours de l'audition et une semaine avant la reconnaissance par le Président russe de l'indépendance des territoires séparatistes prorusses en Ukraine, Jacques LE NAY l'a interrogé sur les sanctions qui seraient mises en place en cas d’invasion de l’Ukraine par la Russie et sur les cyberattaques qui ont visé le gouvernement ukrainien. Il l'a aussi questionné sur les raisons du déplacement de l’ambassade américaine de Kiev à Lviv, à l’est du pays.
Le ministre a expliqué ne pas pouvoir énoncer publiquement les sanctions préparées contre la Russie en cas d'invasion en indiquant toutefois que celles-ci seront financières, économiques et techniques, d’une autre ampleur que celles qui ont pu être mises en place dans le passé. Ce travail de préparation se fait en lien avec nos alliés pour prendre toutes les précautions nécessaires sur les conséquences et les contre-mesures possibles afin de limiter l’impact sur nos économies.« Nous sommes prêts » a-t-il affirmé pour résumer son propos. Il a ajouté que le cyber doit faire partie du nouveau paquet de défense en Europe car il n'existe pas encore d'engagements de sécurité entre les pays européens, et la Russie dans ce domaine nouveau de la défense et de la sécurité. Il a également évoqué le déplacement de l’ambassade américaine en expliquant que nous n’avons pas la même appréhension de la situation, bien que la vigilance soit de mise : les voyages en Ukraine sont déconseillés, les écoles françaises ont été fermées, les familles de diplomates ont été invitées à rentrer en France mais notre ambassade reste ouverte, appuyée par une équipe du Centre de crise, à Kiev avec la majorité de la population française en Ukraine.